L'envol d'une "sorcière"

Anne Sylvestre, chanteuse française, est morte le 30 novembre 2020. C'était une très grande parolière qui a su toucher les cœurs des plus petits avec ses chansons pour enfants, notamment avec l'album Fabulettes, mais aussi des plus grands. Elle est même louée par Brassens en 1961 : «Parmi les jeunes [...], c'est celle qui se distingue par les qualités les plus éminentes : les qualités de son texte et la sobriété de l'interprétation ». Il ajoute même qu'elle n'est pas encore assez reconnue du grand public, dès 1961, mais qu'il pense que celui-ci finira tout de même par l'apprécier à sa juste valeur. Ainsi, Brassens a déjà l'intuition qu'elle deviendra un grand nom de la chanson française, avant même qu'elle ne sorte son album Une sorcière comme les autres qui comporte une chanson éponyme d'une grande beauté et justesse. Cette chanson décrit la condition de la femme qui a été principalement définie par l'homme pendant des siècles. En outre, elle y évoque la maternité et le fait que malgré tous les maux qui lui sont infligés, la femme arrive encore à aimer son conjoint ou son enfant. Elle rapproche ce mystérieux pouvoir de la maternité à celui d'une sorcière. Mais cette figure de la sorcière fait aussi pont avec le triste sort qu'ont connu les femmes dans l'Histoire : de l'injure jusqu'à la flamme. Cette image est frappante et sera utilisée par d'autres auteurs pour désigner la femme libre qui s'affranchit des chaînes de l'aliénation, notamment dans Sorcières de l'essayiste et journaliste Mona Chollet. Ainsi, par ses nombreuses chansons, qui peuvent être drôles ou sérieuses, touchantes ou entraînantes, Anne Sylvestre et sa voix font partie de la culture musicale française.

Pour, découvrir (ou redécouvrir) Une sorcière comme les autres : 

Pour écouter Les gens qui doutent :